Introduction : quelques
conceptions
erronées |
Les choix de l'Encrier Chinois | Caractères traditionnels et simplifiés | Phonétique : Pinyin et Zhuyin |
De nombreuses
confusions sur les caractères traditionnels et simplifiés
ainsi que sur les systèmes phonétiques sont
présentes
à l'esprit de ceux qui souhaitent apprendre le chinois. Ces
confusions trouvent leur
origine dans deux questions indépendantes qui par erreur sont
partiellement confondues :
Le
modeste but de cette page est d'expliquer simplement et clairement
la vérité sur ces sujets. Les explications
complètes sont un peu longues mais nous ont parues
nécessaires. Avant de nous y lancer, une petite liste de lieux
communs sur ces sujets, tous faux.
Par opposition, voici maintenant une
liste d'éléments
moins connus, tous vrais.
Dans les parties suivantes de cette page nous donnerons les explications de chacunes des informations vraies et fausses ci-dessus. Elles ont mené l'Encrier Chinois à faire les choix :
Ce choix est celui de l'Encrier Chinois. D'autres écoles
peuvent avoir fait un choix différent mais celui-ci nous a
semblé être le plus raisonnable, nous allons expliquer
pourquoi.
Le chinois
s'écrit avec les caractères établis vers -200, au
moment de la mise en place du système impérial. Bien
naturellement, sur plus de 2000 ans la langue parlée a
considérablement évolué et il y a autant de
différences entre le chinois parlé il y a 2000 ans et
celui de maintenant qu'entre le latin de Cicéron et le
français actuel. De même que l'étalement
géographique de l'empire romain a fait que le latin a
évolué en les différentes langues latines
actuelles, l'expansion de l'empire chinois a fait évoluer la
langue parlée en les différentes langues
chinoises actuelle (carte).
Il faut bien comprendre que cette comparaison
avec les langues latines vaut pour la langue parlée mais pas pour la
langue écrite. En
effet, les langues latines, comme presque toutes les autres langues du
monde utilisent une écriture basée sur la prononciation
et donc cette écriture a évolué au fil du temps.
Là est la différence avec le chinois. L'écriture
chinoise n'est pas basée sur la prononciation et donc n'a pas eu
besoin d'évoluer au cours du temps comme la langue
parlée. Un texte peut donc être lu par des locuteurs de
différentes langues même s'il n'ont pas de langue orale
commune.
Après 1949, le gouvernement
communiste chinois a introduit une réforme modifiant la graphie
de
certains caractères parmi les plus courants qui ont alors
été appelés caractères
simplifiés. Par opposition, les caractères
habituels ont alors été appelés caractères traditionnels.
Cette réforme a bien sûr été uniquement
appliquée en Chine Populaire. Les chinois
en dehors de Chine Populaire (Hong-Kong, Taiwan, Malaisie, 13ème
arrondissement...) ont continué à utiliser
les caractères traditionnels. L'épithète simplifié
porte
à confusion car ces nouveaux caractères ne sont pas plus
simples que les traditionnels à reconnaître. En effet, ils
comportent moins de traits. De ce fait, ils sont certes plus rapides
à écrire lorsqu'on les connaît déjà
mais pour quelqu'un qui apprend la langue, ils se ressemblent souvent
beaucoup alors que ce n'est pas le cas des caractères
traditionnels. Officiellement, cette réforme a été
faite pour faire reculer l'illettrisme en Chine mais en
réalité il y est resté bien plus grand que chez
les chinois qui continuent à utiliser les caractères
traditionnels. En effet, l'illetrisme est bien davantage lié au
niveau de vie et à la stabilité sociale. Par ailleurs,
comme les caractères simplifiés
dérivent des caractères tradionnels, lorsque l'on
connaît les caractères traditionnels la
lecture des simplifiés ne pose pas de problème mais
l'inverse n'est
pas vrai. Ainsi, les textes en caractères traditionnels restent
souvent difficiles à lire pour les chinois de Chine
Populaire. Cette situation n'est malheureusement que l'un des nombreux
aspects de la destruction systématique et
généralisée de la culture, destruction sciemment
organisée par le pouvoir communiste entre 1950 et 1980 dans le
but d'asservir la population. Il est enfin très
intéressant de noter que depuis
quelques années on observe en Chine l'amorce d'un retour en
arrière: certains caractères simplifiés ont
été
remplacés par leur version traditionnelle et ce mouvement va
sans doute continuer. Par ailleurs les caractères traditionnels
sont systématiquement utilisés dès que l'on
souhaite présenter un texte à « forte valeur
culturelle ajoutée » : enseignes, calligraphie, etc...
Divers systèmes PHONÉTIQUES existent pour assurer la TRANSCRIPTION des sons du chinois. Les deux principaux sont le Hanyu Pinyin et le Zhuyin Fuhao. Il faut bien comprendre qu'il ne s'agit pas d'écriture chinoise mais seulement d'une manière de noter les sons! Il n'y a qu'une seule écriture chinoise : les CARACTÈRES!
Le Pinyin utilise
nos lettres latines mais avec des sons
différents de ceux du français pour les mêmes
lettres. Ainsi les enfants de CP qui apprennent le Pinyin sont
obligés de donner aux lettres un son différent que celui
qu'ils apprennent à l'école. C'est pour eux une grande
source de confusion. Par contre, le Zhuyin Fuhao utilise des symboles
spécifiques ne
pouvant pas être confondus avec les lettres latines et leur écriture
permet de se sensibiliser au tracé des caractères chinois. Par exemple,
la lettre « q » du Pinyin se prononce très différemment de la lettre «
q » en français. Pour des enfants de cinq ans qui sont en train
d'apprendre les lettres à l'école maternelle, ce serait trop déroutant.
C'est pour cela que nous utilisons le Zhuyin où ce son est noté « ㄑ»
; même chose pour le « x » du Pinyin noté « ㄒ » en Zhuyin. Aussi pour
les petits enfants nous préférons le Zhuyin au Pinyin. Dès qu'ils sont
assez grands pour ne plus faire de confusion, nous utilisons le Pinyin.
C'est donc notre
CHOIX PÉDAGOGIQUE. Par contre, pour les adultes, nous utilisons
le Pinyin dès le niveau débutant. Dans tous les cas, ce qui compte,
c'est d'apprendre les caractères !
Enfin, nous insistons sur le fait qu'en AUCUN CAS le Zhuyin Fuhao ne peut être qualifié « d'écriture taïwanaise ». Il s'agit d'un système phonétique pour noter les sons du mandarin standard, c'est tout. Il a d'ailleurs été inventé au début du XXème siècle en Chine continentale et pas à Taïwan.